La nuit du réveil

Au loin des échos incompréhensible de voix se faisait entendre, des rires fusaient de partout et des mélodies emplissait l'air. Le réveil de Nokomis n'était pas comme les autres qu'elles avaient eux auparavant. Habituer à ce lever en même temps que son père la lune, elle était habituer d'être accueillit par le silence de la nuit. Cette fois c'était différent. Elle ouvrit les yeux, pour la première fois depuis des années, des centaines d'années, pour y découvrir un endroit complètement changer. La ville d'Ynis Vitrin, autrefois très grande était devenue une véritable cité. Le rocher contre lequel elle venait de se réveiller lui était familier, c'était celui qu'elle avait choisis pour s'endormir à la fin de son ancienne mission. Il était à l'époque situé en dehors de la ville, éloigner de tout, il était maintenant en bordure de celle-ci.

Nokomis leva les yeux aux ciel, la nuit était merveilleuse, parfaite pour son réveil. C'était la nuit des élus, la nuits aux milles étoiles. C'était sans doute cela que les gens fêtaient, ils fêtaient la magie de celle-ci. Elle regarda la lune, son père, afin de confirmé ce qu'elle pensait. Après tout, à chaque décade, soit 10 ans, Lunam envoyait sur terre les étoiles jugés dignes afin d'aider les hommes. Chaque étoiles allaient toucher un homme et lui apportait la magie de la nuit enfin d'en faire des protecteurs, c'étaient ainsi depuis des lustres. La confrérie de Lunam était une puissante confrérie respecter des hommes.

Au lieu de recevoir une confirmation de la part de son père, elle se sentie étrangement seule, elle ressentait très peu d'énergie de la confrérie, au contraire de ce qui aurait dû être. Elle ressentait un froid un vide, jamais elle n'avait eu ce sentiment. Elle continua a scruter le ciel en signe de réponses et vit une étoile filante se diriger vers la terre et tomber au sol pour s'éteindre à jamais, détruisant par le fait même toute la magie qu'elle contenait.

Comment était-ce possible, aucune étoile ne devait toucher le sol, toutes devaient trouver quelques part dans le monde son porteur. Elle regarda dans le ciel les étoiles, il en restaient peu encore à devoir tomber, elle comprit que toutes allaient mourir sur le sol. Elle leva son arc noir vers le ciel et usa de sa magie pour attirer chacune des étoiles sur elle, elle recueillit ainsi les 5 dernières étoiles qui restaient à se lier et les accueillit dans son arc, qui pris une couleur étrange rappelant le ciel étoiler. Il scintillait d'une puissante magie, le rendant absolument magnifique. Nokomis le regarda avec tristesse, au lieu des 100 porteurs, il n'y en aurait que 5.

Que c'était-il passé, comment la confrérie était tomber, la dernière fois qu'elle était venu, bon nombre était mort afin de garder la nuit en sécurité, elle avait eu à se battre contre Ayana, une jeune prodigue, une mage de la lumière se croyant plus forte que la nuit et croyant que celle-ci ne devait pas exister. Mais ce n'était pas la même chose, cette fois, impossible puisqu'elle avait elle même tué cette jeune femme pour protéger la nuit et les siens.

Nokomis prit lentement le chemin devant elle afin de se joindre au festivité, elle comprendrait mieux sans doute. Son père était plutôt silencieux, l'envoyé sur cette était sans doute beaucoup trop demandant pour lui. Elle sentait la force de son père assez faible sur le monde en ce moment, ce qui était terrible, les étoiles, les marrées, la nuit, tout devait rester sous contrôle. Elle serra son arc et commença à regarder la fête.

C'était à ne rien y comprendre, il fêtait une fête qui n'avait aucun lien avec les étoiles, il y avait des bannière partout avec un symbole, le symbole d'un dieu unique, mais qu'est-ce que c'était que cette chose? Tout le monde savait qu'il y avait bien plus qu'un dieu. Aucun dieu ne pouvait tout contrôler à la fois à la perfection. C'était impossible. Elle s'arrêta devant l'une des bannières et l'arracha. Elle l'a regarda en releva un sourcil et passant devant un feu elle l'a lança sous le regard méduser des gens.


Nokomis soupira et secoua la tête, elle entra dans la première auberge qu'elle croisa, soit : L'aigle noir. Elle alla au comptoir et attrapa une bière, le montant exacte avec un petit surplus lui apparue dans la main et elle le laissa à la place de la choppe. Elle alla ensuite s'assoir à une table pour ce calmer et tenter de ressentir l'énergie des gens qui l'entourait. Elle était dans la ville des dieux après tout, souvent, leur avatar ou encore leur enfant se promenait ici et là, à l'insu des gens.

Lorsque Caedmon se réveilla, le soleil descendait déjà à l’ouest, et allait bientôt sombrer dans les flots au-delà du port. Il devait être l’heure du souper, puisqu’il sentait déjà les effluves de viandes cuites du quartier marchand où il vivait. Heureusement, avec le printemps, le soleil se couchait plus tard. Il bailla et frotta ses yeux, y chassant les dernières bribes de sommeil. Il s’était levé tard, car la nuit serait longue. Il s’agissait de la fête des étoiles, et bien qu’il n’en connût pas la signification, il savait que son travail l’occuperait jusqu’à tard dans la nuit. Il souhaitait déjà que les festivités cessent tôt, afin qu’il puisse passer à la taverne et peut-être chez des amis avant le lever du soleil. Il s’habilla tranquillement, puis enfila machinalement sa cotte de maille, son tabard blanc et rouge, et sa cape rouge, uniforme des Sentinelles de la ville. Il prit ensuite un collier de bronze avec une amulette en forme de sphère, entourée d’une bande de flammes. Comme d’habitude, il erra dans ses pensées en la regardant tourner au bout de sa chaîne.

Il avait hérité de ce symbole de son grand-père, qui lui-même le tenait de ses ancêtres. Caedmon se rappela les histoires de son grand-père à propos d’un ordre de Paladins, dans sa jeunesse. Il ne se souvenait plus de grand-chose, sauf que cela lui avait inspiré du respect et de l’émerveillement. Mais si cet ordre avait existé, on n’en trouvait plus une trace aujourd’hui. Pourtant, sa mère, bien éduquée, lui avait assuré, une fois, que c’était le cas, bien qu’elle refusât étrangement d’en parler. Elle ne se privait pas, cependant, de lui inculquer les bonnes manières, et de lui faire la morale lorsqu’il abusait de la boisson, ou qu'il était un peu trop familier avec une demoiselle. Pour épargner des maux à sa mère, il avait pris l’habitude de louer une chambre à l’auberge, bien que ce ne fut pas le cas aujourd’hui.

Le plus haut poste que Caedmon pourrait obtenir en tant que soldat, et donc celui qui lui vaudrait le plus d’honneurs et de prestige, serait d’être assigné à la Garde Royale. Logés au château, ils vivaient dans le luxe, et n’avaient plus à se soucier d’intervenir pour des petits conflits avec la plèbe. Leurs armes et armures étincelaient de parures dorées, et on ne les voyait rarement, sauf lorsqu’ils escortaient le roi ou un membre du conseil, ou qu’un conflit majeur s’annonçait. Parfois, un poste devenait vacant, et quelques membres de la Garde Royale rencontraient ceux parmi les sentinelles et les soldats qui étaient les plus douées au combat, particulièrement ceux provenant de familles riches. C’était là son rêve le plus fou. Il pensait bien qu’il était parmi les meilleurs combattant en ville, mais sa famille n’était pas très connue, et il savait qu’il n’avait pas le charme ou l’allure de certains de ses compétiteurs. Andrea, sa coéquipière, avait elle-même de la famille dans la Garde Royale, et ce ne serait qu’une question de temps, selon lui, avant qu’elle ne soit promue.

Caedmon revint sur terre à cet instant, il devait rejoindre sa coéquipière et il se faisait tard. Il descendit à la cuisine, mais n’eut que le temps de prendre une bouchée de pain avant que quelqu’un cogne à la porte. Il ramassa le reste de son équipement en vitesse, salua ses parents en passant devant la salle commune et mit ses bottes. Il sortit en vitesse et vit une rouquine costaude avec un air malin qui l’attendait, impatiente. C’était Andrea. Il la rejoignit et prirent le chemin du poste de garde, marchant côte-à-côte.

-Tu t’es levé tard, Caed! Tu ne voudrais tout de même pas arriver dernier. Le sergent nous posterait à la tour de guet, alors que les autres pourront s’amuser dans les rues toute la nuit!

-Je ne vois pas ce qu’il y a de si amusant de passer la nuit à courir après des brigands, ou de tabasser des ivrognes dans une ruelle.

-Ha! Juste à y penser j’en ai déjà le sang qui chauffe! Rien de mieux qu’une bonne bagarre pour se garder éveillé.

-Vraiment, Ada? Je connais une activité plus plaisante pour se garder éveillé et au chaud…

Caedmon esquiva de justesse un coup de coude dans les côtes. Il s’éloigna d’elle en riant, faisant un arrêt rapide pour acheter quelques victuailles à un kiosque. Il rattrapa Andrea à la course, puis lui offrit un fruit pour améliorer son humeur. Lorsqu’ils arrivèrent au poste de garde, ils étaient repus et prêts à affronter la tâche que le sergent leur assignerait pour la nuit.

La nuit ne fut pas de tout repos pour les deux sentinelles. Ils furent postés dans le quartier marchand, prêt des portes de la ville. Les portes restaient ouvertes une bonne partie de la nuit, laissant marchands, voyageur étrangers et malandrins venir assister aux festivités. Ils devraient garder l’œil ouvert, prêt à intervenir si quelque chose survenait durant leurs rondes.

Tôt en soirée, le port était plein à craquer, et les tavernes peinaient à contenir leurs ivrognes. Les deux sentinelles furent appelées en renfort par les gardes du port, car des lorsqu’une bagarre éclatât entre deux capitaines, leurs équipages les joignirent et escaladèrent le conflit en une véritable mêlée. Heureusement, la taverne était trop petite pour tous les accueillir, alors les gardes purent les isoler en petits groupes. Après les avoir tabassés copieusement, ils traînèrent au cachot les responsables, ainsi que leurs plus violents partisans. Les autres marins se dispersèrent rapidement.

Caedmon et Andrea retournèrent donc à leurs rondes, et la nuit se déroula sans histoire. Voir des gens inconscient et pleins d’ecchymoses êtres traînés vers les cachots devait avoir un effet préventif. Quoi qu’il en soit, les deux s’ennuyaient ferme, devant se contenter de faire des rondes sans pouvoir participer aux festivités. Leur relève n’arriverait qu’aux petites heures du matin, si tout allait bien. Caedmon fut tenté de remplir sa gourde avec de la boisson, mais il se souvint très bien que le sergent avait la fâcheuse habitude d’apparaître à l’improviste, et allait jusqu’à renifler les gourdes. Le dernier qui s’était fait prendre avait été poster au nettoyage des étales de chevaux pendant une semaine…

Tout à coup, Andrea le secoua et pointa du doigts. Au loin, ils virent une ombre arracher une bannière religieuse et la lancer dans un brasero. Quelques passants ouvrirent des yeux ronds, gesticulant un signe religieux sensé éloigné le mauvais œil, alors qu’un autre se mit à applaudir et à danser autour des flammes vives. Caedmon roula des yeux. Techniquement, si personne ne portait plainte, ils pourraient faire comme si de rien était, et l’église constaterait les dégâts le lendemain. Selon lui, c’était probablement un étranger qui ne connaissaient pas bien leurs coutumes ou quelque chose dans le genre. Lors d’un festival religieux, il redoutait que cela passe pour de l’hérésie. Rien de plus déprimant que d’appréhender un hérétique et de voir les prêtres en robe rouge lui infliger quelques tortures ou pire, une exécution publique. Il trouvait ça barbare, et cela ruinerait à coup sûr ses plans pour la soirée.

Il se retourna et fit mine de partir, mais Andrea marcha d’un pas lourd, bruyant et rapide vers le brasero. Il courut après elle, car il avait un mauvais pressentiment. Lorsqu’elle arriva devant le feu, elle tira la bannière hors du feu et s’assura qu’il s’agissait bien du symbole divin. D’un geste brusque, elle dégaina son épée et d’un coup de pommeaux, brisa le nez du fanfaron dansant.

-Woh! Du calme Ada! Ce n’est qu…

Il s’interrompu lorsqu’elle se retourna et lui lança un regard meurtrier. Il ne la reconnaissait plus. D’habitude, elle abordait les combats avec légèreté, voir excitation. Les autres badauds pointèrent vers la taverne. Elle s’y engagea d’un pas vif, chaque pas ponctué par les bruits de sa cotte de maille claquant. Caedmon la rattrapa et mit sa main sur son épaule.

-Attends! Si tu rentre là-dedans avec ton arme, ça va être la pagaille, et le coupable pourra sûrement s’échapper dans le chaos.

Elle lui répondit d’un ton froid.

-Dans ce cas nous arrêterons chaque personne sur les lieux…, dit-elle, la voix basse et menaçante.

-Je connais l’aubergiste ici, c’est un type bien, et ne mérite pas que l’on dérange sa taverne ainsi. Laisse-moi m’en occuper. Je te paris que je trouverai le coupable en moins de deux, et on pourra l’amener sans accrochage.

Sans lui laisser le temps de répondre, il enleva sa cape et ses pièces d'armures, et lui tendit. Il défit le haut de son tabard, et le laissa pendre sur le côté, exposant sa cotte de maille. C'était ainsi que plusieurs gardes et sentinelles s'accoutrait à la fin de leur quart, s'il faisait un détour vers la taverne. Les habitués le reconnaîtraient facilement, car il finissait souvent ses quarts à cet établissement. Il entra nonchalamment dans la taverne, et scruta discrètement les lieux en s’avançant, tout en salua gaiement l’aubergiste.
Son regard aguerri remarqua rapidement quelques individus non-recommandables, qui firent de leur mieux pour ne pas le regarder du coin de l’œil. Puis son regard tomba sur Nokomis. Il eut tout de suite une drôle de sensation à sa vue. Cela l’intriguait, car c’était différent de tout ce qu’il ait jamais ressentit jusqu’ici. Il ignorait ce que c’était, mais déduisit qu’il avait trouver la personne en question. Il avisa son arc, mais fit comme si rien n’était.

Il demanda discrètement à l’aubergiste ce qu’il savait de la fille, mais celui-ci ne savait rien, sauf qu’elle avait pris une bière. Il acheta donc une chope et un pichet de bière, pris son courage à deux mains, et alla à la table de Nokomis, où il déposa le pichet.

-Bonjour, gente demoiselle, puis-je me joindre à vous?

Sans attendre sa réponse, il s’installa, souriant, et réussi même à avoir l’air poli.

-Je m’appelle Caedmon, mais tout le monde ici m’appelle Caed. Vous ne venez pas du coin, je me trompe?

Nokomis sortit de sa méditation aux paroles de l'homme. Elle avait été si absorber par sa recherche d'énergie qu'elle en avait oublié l'écoute autour d'elle. Elle ouvrit les yeux avec lenteur et regarda l'homme qui se trouvait devant elle. Elle scruta chaque plis de son linge, chaque ride de son visage, chaque poils de son corps visible. Elle s'imprégnait de lui, s'imprégnait de son apparence pour le reconnaître parmi tout les mortels. Il avait quelque chose que les autres n'avaient pas, le temps lui dirait quoi.

Il était étrange, il avait une énergie, un je ne sais quoi, qui faisait qu'il était différent. Elle regarda ces mains, regarda d'avantage son ossature, regardant les cicatrices, légère, il maniait les armes, elle en était sure. Il était un homme qui savait se battre, mais à quel point? Elle le saurait sans doute bien assez tôt, les hommes avaient tendance à se révéler rapidement.

Elle regarda ensuite la choppe qu'il s'était prise et le fait qu'il s'était invité à la table avec un pichet de bière. Elle sourie légèrement, mais quelques chose la gênait, le collier, le collier de cet homme était le même symbole qu'elle avait vu partout. Le symbole de ce dieu unique, cet imposteur qui se croyait capable de tout, et qui faisait croire être capable de tout.

Elle soupira un peu et leva son verre devant l'homme voulant se présenter, comme il se le devait, de toute manière à quoi bon ameuter les gens dès son arriver, elle devait faire attention et mieux analyser tout ce qui allait arriver, elle avait déjà commis des erreurs, trop d'erreurs.

-Je me nomme Nokomis et non... je ne viens pas du coin, sinon je ne serai pas dans cette auberge à boire une bière passable. Je viens de très loin, beaucoup plus en altitude qu'ici.

Elle leva un peu plus son verre et en bu une grande gorgée. Ce n'était certes pas la meilleur des bières, mais au moins, elle désaltérait et elle avait une de ces soifs. Sans doute le long voyage pour qu'elle puisse se réveiller ici.

- C'est la nuit aux milles étoiles, la fête de la nuit... je ne dois pas être la seule à venir ici pour la fêter. Les étoiles ont déjà terminé leur tombé... c'est un spectacle des plus magnifique, je ne m'en lasse jamais... qu'importe où je me trouve...

-J'ai remarquer bon nombres de gens venant de l'extérieur en arrivant. Bon nombre sont habiller différemment, agissent et parle différemment. Mais vous... qu'elle est votre histoire pour venir me voir et m'aborder de cette façon... car sincèrement, je ne crois pas que vous veniez simplement pour me demander si j'étais d'ailleurs? Je me trompe??

Elle regarda autour d'elle, elle était entourer de gens de partout dans les alentours, elle reconnaissait bon nombre de symboles représentant des villes ou des villages autours, même si plusieurs avaient un peu changer, elle arrivait à les reconnaitres. Tout n'étais peut être pas perdu après tout. Bon nombre de gens venaient, elle avait peut être jugé trop vite.

Caedmon écouta Nokomis avec intérêt et attention. Lorsqu'elle mentionna qu'elle venait de plus haut en altitude, il tenta de se remémorer les peuples qu’il connaissait qui vivaient en montagnes, ou peut-être au plus au Nord? N’arrivant à aucune conclusion, et n'osant pas trop la questionner rapidement, il se joint à Nokomis, leva son verre volontiers et bu une bonne gorgée.

-La fête de la nuit? Des étoiles qui tombent? Navré, mais je crois que la ville emplois un autre nom pour cette fête, et sa signification se limite, autant que je sache, à garder les marchands et les bardes occupés jusqu’à tard dans la nuit. Mais je vous crois sur parole, il y a quelques citoyens et étrangers qui sortent de la ville ce soir, ce qui serait logique pour regarder des étoiles. On en voit rarement ici, avec toutes les tours et les lumières qui obscurent le ciel.

Il prit une autre gorgée de bière, et faillis la boire de travers lorsque Nokomis lui demanda la raison de sa venue.

-Um, oui, à propos de ça…

Il baissa le ton, histoire de ne pas trop attirer l’attention.

-Je fait partis de la garde de la ville, censé maintenir l’ordre, et tout ça… Or, il se trouve que ma collègue et moi avons vu quelqu’un vous ressemblant brûler une bannière de la ville. Bon d’accord, j’admets tout de suite qu’il faisait assez sombre, et que je vous aie remarqué uniquement car je connais bien la clientèle habituelle de cet établissement. De plus il s’agit d’une journée de fête, et notre cité souffre déjà de son peu de tolérance envers les coutumes étrangères.

Il fit promener son doigt sur le rebord de sa chope en parlant, visiblement il faisait des efforts de concentration pour trouver un moyen d’adoucir la situation. Il n’aimait pas trop la place dans laquelle il s’était fourré, mais il avait un faible pour les femmes, et il croyait en protéger deux : Andrea semblait prise d’un accès de rage et de zèle hors de l’ordinaire, et il croyait bon de l’empêcher d’aller trop loin et de faire quelque chose qu’elle regretterait. D’un autre côté, il croyait préférable d’éviter à Nokomis d’être accusée de ce crime. Étrangement, il lui faisait confiance, bien qu’elle aurait pu être une criminelle, et qu’il n’en savait strictement rien.

-Um… Alors donc, hypothétiquement, je devrais vous demander si vous savez quelque chose à propos de cette affaire et, ne répondez pas tout de suite, j’aimerais vous aviser d’avance que la ville considère cela comme un crime de lèse-majesté, ce qui est généralement puni par des sévices peu enviables. Mais clairement, vous n’avez rien à faire là-dedans, n’est-ce pas?

Son sourire commençait à vaciller, et un goûte de sueur perlait sur son front.

-Vous étiez ici depuis au moins une heure… Les témoins nous auront induits en erreurs, et le coupable se serra perdu dans la foule…

Il était difficile de savoir s’il tentait de convaincre Nokomis de cet alibi, ou s’il tentait de se convaincre lui-même. Il jetait parfois un coup d’œil vers la porte, craignant de voir sa coéquipière entrer, impatiente, arme à la main.

Il se sentait idiot... tout cela aurait été plus facile s'il avait fait son travail correctement. Il aurait pu aider Andrea à appréhender cette femme, aurait pu blinder son esprit contre la dureté de la réalité alors qu'il s'imaginait la "justice" qu'elle subirait pour son crime... mais il n'aurait pas pu taire son âme, qui rejetait la justice cruelle et corrompue de cette ville.

Les yeux de la jeune femme devinrent triste lorsqu'il parla de la fête de la nuit. Il n'en connaissait pas la raison, la ville n'en connaissait pas la raison. Comment était-ce possible que cela ait été oublié? Bien sur cela expliquais pourquoi les étoiles ne trouvait pas porteur, comment trouver quelqu'un de digne si les humains ne connaissaient plus la signification de la nuit. Elle pencha la tête légèrement sur le coté afin de continuer de l'écouter. Cet homme, ce dénommer Caedmon, avait beaucoup à lui apprendre, ce qui devenait intéressant.

Elle sourie un peu, réalisant qu'elle en apprendrait beaucoup avec lui, qu'il était sans doute la réponse que la lune son père lui envoyait afin de mieux comprendre ce qui se passait sur cette terre. Elle devrait faire attention et bien écouter ce qu'il avait à dire. Mais au lieux de continuer à parler de la fête, il parla d'une action qu'elle avait commise plus tôt. Il prit même la peine de baisser le ton afin de lui annoncer qu'il était de la garde et qu'il devait sévir contre elle pour un acte de vandalisme sur une bannière religieuse. Il avait raison c'était bien elle, cela avait été un manque de jugement de sa part, car même son père en serait en colère et elle le savait. Cela avait été plus fort qu'elle.

Un peu exaspérer par son propre comportement, elle arriva pour dire que c'était bien elle, mais remarqua que l'homme semblait mal à l'aise, il voulait clore l'histoire et pas par son arrestation. Elle le regarda, analysa ces petits gestes de malaises, son doigt parcourant la chope, son ton de voix, le timbre de sa voix, son regard presque fuyant et suppliant et surtout, cette petite goutte de sueur perlant sur son front.Tout cela fit sourire un peu Nokomis.

- Je crois mon cher que vous vous tromper de dame, mais vous savez, j'ai un physique assez commun, on me confond souvent avec d'autre gens, voyez vous, la pluie d'étoile n'est plus à son apogée en fait elle est même terminé, voilà pourquoi je suis venu prendre ce verre ici et cela fait déjà un certains moment que je suis arriver. Je sais que je ne suis pas du coin, mais je ne suis pas la seule à ne pas être du coin... je le remarque aux couleurs autour de nous. Regardez la bas, cette femme, cheveux court elle aussi, brun foncé, cela pourrait bien être elle, dans la nuit, dure de dire si les cheveux sont comme les miens ou comme les siens... ou même là bas cet homme, petite carrure, cheveux couper au bol... qui vous dit que ce n'était pas cet homme non plus? Vous savez, dans la foule, la nuit avec pour seul éclairage des feux et des torches, dure de reconnaitres avec certitudes la personne. De plus, qui serait assez idiot pour venir siroter une bière ici après avoir commis un tel crime? Non... votre criminelle, en fait, à dut s'enfuir par cette porte là... beaucoup entre et sort... cette auberge est grande et donne sur deux rues principale.

Elle leva un peu son verra et en bu une autre grande gorgée, elle n'avait nullement l'intention de déroger de ce qu'elle venait de dire, maintenant que c'était dit. C'était ainsi que cela c'était passé et c'était ainsi que les humains devront le voir. À l'avenir elle serait plus prudente, beaucoup plus prudente.

- Je présume que votre collègue vous attends dehors, alors pourquoi avoir pris autant de bière? N'avez vous pas peur qu'elle entre ici en colère? Et tente d'arrêter toute personnes me ressemblant? Soit toute personnes ayant un physique... commun? Je veux dire, faite attention, vous ne semblez pas vouloir que l'on vous reconnaisse comme étant un homme de loi. Vous devriez surveillez votre collègue... mais si vous lui faites confiance et croyez qu'elle ne fera rien, je vous invite à partager ce pichet avec moi et a discuter de votre ordre, j'aimerais bien en savoir d'avantage et comprendre pourquoi. Je suis curieuse voilà tout. J'aime bien en apprendre sur les gens, comme je ne viens pas du coin, mais de plus haut, j'aime savoir ce qui se passe avec les gens.... d'ailleurs. C'est une vrai passion chez moi.

Caedmon avait visiblement l’air soulagé, souriant de nouveau alors que Nokomis faisait le bon raisonnement.

-Ah! Bien sûr, pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt, à cette deuxième porte… Clairement, c’est un mystère qui ne risque pas d’être résolu en cette nuit.

Il allait prendre une autre gorgée de bière, mais se ravisa.

-Vous avez raison, je ferais mieux d’y aller, mais je préfère ne pas trop en dire à ma collègue. J’aimerais tout de même continuer cette discussion. Je reviendrais au lever du soleil, lorsque mon quart sera terminé, alors peut-être pourrions-nous nous croiser.

Il sourit de plus belle lorsqu’elle lui fit signe que oui, puis il quitta la taverne par la deuxième porte… Il fit le tour de la taverne en courant, et revint vers la première porte, ou Andrea l’attendais, impassible.

-Je l’ai raté… j’ai cru trouver la personne responsable sur le coup, mais le tavernier à confirmer son alibi et ma pointé vers un suspect qui serait sorti l’autre porte. Je le connais bien, alors je lui fais confiance là-dessus.

Andrea fronça les sourcils, décidément, elle avait un bon instinct. Jurant, elle l’aida à remettre son équipement en vitesse, puis le traîna dans une ruelle sombre.

-Je t’ai vu avec cette fille, par la fenêtre…

-Oui, c’était la mauvaise personne…

-Bien sûr… et tu en as profiter pour prendre du bon temps, hein? Une petite bière avec ta plus récente conquête, pas vrai?

Elle l’agrippa par le collet de sa cotte de maille et le poussa sur le mur avec force, lui coupant le souffle, et lui parlait à voix basse, mais directement dans son visage, les yeux dans les yeux.

-Ne va pas penser que tu es au-dessus des conséquences de tes actes. Les choses sont en train de changer, et ce n’est que le début. Tu prétends vouloir devenir un Garde Royale? Alors agit en tant que tel! Je ne pourrais pas toujours ramasser les pots cassés derrière toi, et un jour, même moi je ne pourrai te protéger de ma… de nos supérieurs.

Caedmon en resta bouche-bée. Il savait qu’elle pouvait avoir la mèche courte, mais jamais il ne l’avait vue si sérieuse. Il n’était pas sur si elle délirait ou bien si la situation était vraiment aussi mauvaise. La repoussant légèrement, Caedmon repris son souffle et lui répondit.

-Mais de quoi tu parles, bon sang?

Elle rétorqua sur le même ton, mais avec un peu moins de colère dans la voix.

-Tu ne t’intéresse peut-être pas à notre religion, mais je t’assure qu’eux la prenne très au sérieux. Gars à toi, Caedmon, car s’ils décident que tu n’en vaux pas la peine, je t’assure que tu vas tomber de haut…

Caedmon cru ressentir de la sympathie, ou une peur réelle dans sa voix.

-On aura qu’à prétendre que c’est arrivé par accident, et suggérer d’augmenter les patrouilles cette nuit…

Mais Andrea ne l’écoutait plus. Elle regardait vers l’entrée de la ruelle, où trois individus s’approchaient. Ils reconnurent le petit homme qu’Andrea avait frapper, plus tôt. Il portait maintenant un arc dans le dos. Il se moucha le nez avec un tissus rougi, puis les pointa du doigt.

-C’est eux! C’est eux!

Malgré le manque de lumière, ils purent voir que les deux autres qui l’accompagnait étaient costauds, et probablement armés. Des marins ou des mercenaires, probablement. Ils approchèrent, bloquant l’unique issue de la ruelle.

-Alors, on fait moins les malins, avec des adversaires à sa taille?, railla le premier homme. Il avait un sabre à sa ceinture.

Alors que Caedmon cherchait un moyen de régler le conflit sans que personne ne soit blessé, Andrea elle, prit une autre tactique.

-La ferme, on n’a pas besoin de renfort pour tuer deux idiots comme vous.

-Euh, Ada, tu pourrais essayer de ne pas escalader la situation?

-On va vous apprendre les bonnes manières, dit l’autre homme, un grand blond avec une hache en bandoulière. Il se craqua les jointures.

-C’est ton jour de chance, Caed.

Andrea dégaina son épée et fonça dans le tas. Les deux autres s’arrêtèrent net, peut-être s’attendaient-ils seulement à un tabassage? Ils prirent position et dégainèrent leurs armes, sans fuir. Caedmon voyait ses options de diplomatie disparaître en fumée. Il dégaina en dernier.

Andrea attaqua en premier, utilisant la largeur complète de la ruelle contre les des hommes côte à côte. Ils coopéraient bien, se couvrant l’un et l’autre, la forçant à reculer. Caed se joint rapidement à sa coéquipière, pour éviter qu’elle ne soit débordée. Il ne sut pas comment, mais il perdit Andrea de vue après quelques échanges, et il se retrouva seul contre les deux mercenaires. Il les tenus à distance un bon moment, profitant de son épée plus longue, que leur sabre et hache. Il réussit à effectuer quelques touches, mais pas assez pour les ralentir. Son armure lui évita quelques taillades aux bras. Éventuellement, il fut coincé dans le fond de la ruelle, et deux attaquent simultanées le forcèrent à prendre une décision : parié la hache de l’un et risquer d’exposer ses points faibles au sabre de l’autre…

Il fonça, faisant glisser son épée sur le sabre dévié, et embrocha son porteur. Il dévia sa trajectoire au dernier moment pour plaquer le grand blond. Ce dernier ne bougea pas d’un poil. Caedmon pris un coup de manche au visage. Le coup le secoua, mais c’était mieux que d’avoir le crâne fendu. Il tenta de lui asséner un crochet, le temps de se relever, mais le grand blond le repoussa, et ses jambes vacillantes ne purent suivre la cadence. Il tomba sur le dos, incapable de dégager son épée à temps.

Andrea survint tout à coup, bloquant l’élan de la hache avec son épée, et ripostant avec une taillade au visage. Pris de rage, le grand, désormais borgne, la frappa avec une ardeur redoublée. Ne pouvant céder du terrain sans laisser Caedmon derrière, elle dut tenir bon, mais son épée finit par voler d’entre ses mains. Caedmon tenta de se relever, mais il tenait à peine à genoux. Il tenta de frapper la cuisse du grand, mais la touche ne fut pas franche. Le grand lui botta la tête et allait lui régler son compte, mais Andrea l’agrippa pour retenir la hache, plutôt que de ramasser son épée. Il laissa tomber la hache pour la prendre par le cou, la levant aisément de terre. Caedmon luttait contre l’étourdissement pour se relever, redoutant le pire.

Andrea arrêta de se débattre rapidement, une lueur malsaine dans les yeux. Elle prit le cou du mercenaire avec une main et soudainement, il la lâchât. Il essaya de se dégager avec ses deux mains, mais il était incapable d’enlever cette seule main. Il faiblissait à vue d’œil, comme si sa force le quittait. Caedmon réussit à se lever, chambranlant, et le tenu à la pointe de son épée.

-Rends toi, c’est terminé…

Andrea en décida autrement. Elle repoussa le mercenaire si violemment qu’il s’empala sur l’épée de Caedmon. Celui-ci regarda sa coéquipière, abasourdis. Elle se tenait si droite, si forte, que ce n’est qu’après plusieurs instants qu’il vit la flèche qu’elle avait prise dans sa jambe. Elle lui sourit, mais ses yeux bleu-clairs, froids, lui donnaient des frissons dans le dos.

-Voilà. On a rattrapé le coupable dans cette ruelle, mais lui et ses complices nous ont attaqués, et nous avons été obligés de nous défendre.

Caedmon avait envi de lui crier après, mais il savait que ça ne servirait à rien. Elle resta muette, et s’en retourna chercher le sergent. Il ressentait une profonde incompréhension, ainsi que de l’appréhension vis-à-vis des choses à venir. Surtout, sa tête lui faisait un mal de chien. Ne trouvant rien à dire, il tituba vers la rue, suivant sa coéquipière.

Le reste de la nuit passa rapidement. Ils n’eurent aucun problème avec leurs supérieurs, qui les félicitèrent et classèrent l’affaire. Il fut décidé que les corps seraient exhibés le lendemain, pour dissuader d’autres actes semblables. Caed et Ada furent soigné et eurent leur congé un peu avant le levé du soleil.

-Je te raccompagnes chez toi...?

Encore une fois, il sentait de la sympathie de sa part, mais cela ne s’accordait pas avec ce dont il la savait capable, désormais.

-Je suis capable de marcher seul. On en reparlera la prochaine fois…

-Ne soit pas en retard…

Comment faisait-elle pour faire comme s’il ne s’était rien passé? Caedmon pris la direction de sa maison, mais fini par faire un détour vers la taverne.  Lorsqu’il arriva à l’auberge de l’Aigle Noir, l’aube se pointais à l’horizon, et le bruit des festivités était remplacé par le chant des coqs. Nokomis y étais encore.

Il alla voir l’aubergiste au comptoir. Il loua une chambre pour la journée, et acheta un peu de nourriture, et beaucoup de bière. Il lui chuchota aussi quelques mots, laissant un généreux pourboire. Il passa à sa chambre pour déposer son équipement, mais lorsqu’il redescendit, il avait encore sa cotte de maille et son épée… Il retourna s’asseoir avec Nokomis, apportant son souper. Elle remarqua qu’il avait le visage un peu amoché.

-Content de voir que vous êtes encore ici, Nokomis. La nuit a été plus mouvementée que je le croyais possible.

Caedmon était partie depuis un bon moment déjà. Personne ne l'avait approché depuis, ou encore ne lui avait adresser la parole, malgré la fête dehors, tout était trop calme dans cette auberge pourtant bien réputé. Aucune musique ne jouait, laissant plutôt le murmure des gens prendre le dessus. Lorsqu'une des deux portes s'ouvrait, Nokomis entendait des chants venir de toutes les directions à l'extérieur. Elle comprit qu'en fait tout les musiciens se produisait à l'extérieur aujourd'hui.

Un peu lasse, elle regarda le fond de sa choppe, vide. La nuit, malgré que la pluie d'étoile était terminé était encore jeune. Elle avait dit au soldat qu'elle serait là à l'aube, mais elle n'avait pas dit qu'elle resterait toute la nuit dans cette auberge non plus. Rien ne l'empêchait de partir explorer la forêt et de mieux se connecter à la nuit. Elle se leva donc lentement, jetant un regard sur le feu crépitant, elle adorait regarder les flammes qui dansaient, écouter le crépitement des tisons et le craquement du bois qui cédait sous la chaleur intense. De plus, le feu offrait une lumière qui dégageait presque une magie à ces yeux. Partout où la lumière de celui-ci caressait les objets des ombres mystérieuses apparaissaient, dansante elle aussi, tout comme les flammes.

Nokomis sourie pour elle-même et le feu, alla vers l'aubergiste et lui tendit la main, dans celle-ci se trouvait l'argent pour une chambre et un petit supplément. Heureusement, malgré les festivités, il restait encore quelques chambres, les plus dispendieuses, mais cela ne lui dérangeait pas. Elle se doutait qu'il en restait des moins chers, mais n'avait pas le désir de le reprocher à l'aubergiste. Elle avait déjà commis assez d'erreur comme cela. Elle devait faire attention.

Après avoir récupérer sa clef, elle se dirigea vers l'extérieur, prenant la porte opposé a celle qu'avait pris le garde. Elle devait éviter de le revoir de suite, après tout, il allait sans doute devoir expliquer bon nombre de choses à sa coéquipière et elle ne désirait pas le mettre dans l'embarra encore plus. Elle quitta donc l'auberge, laissant derrière elle, l'espace d'un temps cette histoire étrange qui était arriver. Elle leva les yeux vers le ciel et remarqua avec tristesse qu'il était en effet impossible de voir les étoiles, la lumière était si présente partout, qu'il n'y avait presque aucun coin d'ombre. La cité avait tué la noirceur. C'était presque irréel, mais peut être était-ce que dans les rues principales. Nokomis décida de mener son enquête et d’aller explorer d'avantage la capitale.

Nokomis suivit la foule pendant un moment, mais elle n'y prêtait pas trop attention, regardant surtout les coins moins lumineux tentant dans ces endroits d’apercevoir des étoiles, mais sans grand succès. Elle continua un moment sur le chemin principales, allant même dans des chemins secondaires et tertiaires, mais toujours pour arriver à la même conclusion. La lumière était partout et les étoiles complètement disparue. Même la lune semblait presque fade dans la cité, ce qui était des plus tristes. Tout cela avait sans doute a voir avec ce dieu unique. Elle se risqua dans les ruelles et fût heureuse de constater que la lumière n'était pas présente partout, toutefois, on ne voyait pas les étoiles. Décidément cette cité avait besoin d'être sauver.

Elle continua sa longue marche, suivant des gens qui titubaient, complètement prit sous l'effet de l'alcool. Ils semblaient être des marins, et semblait se diriger vers le port. Plus elle les suivait et plus l'air devenait salin. Elle les suivi donc jusqu'à l'ouverture du rempart de la ville, où elle bifurqua sur la grève. Enfin la lumière était moins présente et les étoiles redevenaient visible. Elle se laissa porter par ces pieds, les yeux rivés vers le ciel, jusqu'à un endroit beaucoup plus sombre, où elle put se coucher sur le sol et regarder les constellations.

Elle se sentait enfin chez elle, enfin bien. C'était comme lorsqu'elle était proche de son père, elle pouvait se perdre dans les constellations autour d'elle, elle pouvait se perdre parmi ces frères et ces sœurs. Bon nombres d’entre eux étaient liées ensemble afin de créer un tout, un tout que les humains sur terres pouvaient reconnaître pour se diriger ou alors pour connaître les saisons et les moments de l'années. Elle, fille de Lunam était une étoile qui existait pour représenter son père sur terre. Elle n'avait pas de place au sein d'un groupe, mais elle avait sa place auprès de son père. Elle regardait son lieu, sa demeure, en ce moment noir, vide, sans présence et sourie avec un peu de mélancolie. Elle comprenait de plus en plus son rôle pour sa mission et comprenait que cela serait difficile, mais cet homme, ce Caedmon pourrait l'aider, il avait cette chose.

Elle entendit au loin un corbeau et cela la fit sortir de sa pensée, noir comme la nuit, caché parmi les ombres. Il était un ami, une aide pour elle, elle le savait, elle le sentait. Elle se releva avec lenteur et alla le rejoindre, le pied léger, sans mouvement brusque, elle ne voulait pas le faire fuir avant d'avoir compris sa venu. Le voyant et le sentant nerveux, Nokomis cessa son avancé et s'assoya par terre, regardant dans les yeux l'animal. Étant maintenant plus proche, elle avait remarquer qu'il tenait dans son bec quelques choses de brillant. L'oiseau n'ayant plus peur d'elle s'envola de l'ombre où il se tenait et se rapprocha de Nokomis juste assez pour laissez tomber devant elle, ce qu'il tenait. Il continua ensuite sa route pour disparaître dans les ombres de la nuit.

Nokomis se releva et ramassa le petit objet, il s'agissait d'une chevalière. Elle l'a reconnue sans mal. Il s'agissait de la chevalière des membres de l'ordre. Ils étaient tombés, elle en avait la conviction maintenant, la nuit était en danger, encore une fois. Les gardiens devaient renaître, mais comment et avec qui. Elle avait si peu d'étoile, tout était à recommencer. Une larme roula sur sa joue, elle regarda ces frères, ces sœurs et son père pour se donner de la force et du courage et elle prit le chemin du retour vers la cité afin de rejoindre l'auberge pour l'aube. Le ciel commençait a s'éclairer et elle avait dit qu'elle serait encore là à l'aube.

Elle rentra sans encombre, la chevalière mise sur une chaîne à son cou, elle jouait par moment avec, comme pour se calmer. Elle arriva donc un peu avant le garde. Elle se ramassa un peu de fromage, viande séché et de bière et retourna à sa table rester ou redevenu vide. Elle s'y installa et entendit que très peu de temps après Caedmon.

Le voyant revenir elle lui sourie un peu, le détaillant de la tête au pied comme la première fois. Il était au comptoir de l'aubergiste, il achetait quelques chose, la paix? Une mensonge? Dure à dire. Elle le regarda ensuite s'éloigner pour revenir plus tard, toujours armurée, ce qui était étrange et blesser.
Elle penchant la tête légèrement et plissa un peu les yeux, comme si elle tentait de percer son âme, pour voir s'il allait lui mentir.

-Je suis heureuse de voir que vous êtes de retour à ce ''rendez-vous'' données, toutefois, je décèles chez vous des blessures, ce que vous n'aviez pas plus tôt dans la nuit, de plus vous gardez votre cotte? Soit vous avez peur de quelques choses, soit vous avez peur que vos blessures ne soit plus grave en enlevant celle-ci ou soit vous avez si mal que vous n'avez pas réussis seul à enlever cette cotte. J'ai raison?

Elle le regarda, pas exactement sur de comment agir avec lui en ce moment, après tout, elle ne pouvait rien pour lui, si ce n'était que l'encourager à consulté pour ces blessures. Elle continua de le fixer de ces yeux perçant, la tête toujours légèrement incliné.

Si vous ne désirez pas parler de votre nuit ou de vos blessures vous pouvez me parler de autres chose, car je crois me souvenir que vous étiez intéresser par quelques informations... mais j'ignore quoi?

Caedmon eut un sourire amer lorsque Nokomis posa sa première question.

-Quelque chose comme ça, dit-il, éludant la question. Je vais bien, seulement quelques bosses ici et là…

Il sirota un peu sa bière, et resta silencieux, hésitant de parler de cette histoire. Il décida d’en parler, malgré tout.

-Trois hommes sont morts à cause d’un bout d’étoffe brûlé… Le pire, c’est qu’on nous félicite comme si c’était une bonne chose. Je trouve cela désolant, pour une ville qui prétend être civilisée. J’ai vécu ici toute ma vie, mais il me semble que ça va de pire en pire.

Il termina sa phrase avec une grande gorgée de bière, et quelques bouchées.

-Parlant de ville, vous m’avez dire venir de plus haut? Je ne puis dire si vous vouliez parler de plus au Nord, ou plus en altitude. Je ne connais pas bien les peuples vivant dans les montagnes, mais je doute que veniez du Nord, avec vos cheveux si noirs.

Nokomis écouta avec attention ce qu'il disait. Pour une représentation d'un dieu, pour un bout de tissus, ils avaient tuer trois hommes. C'était ridicule, vers où les humains s'en allait, ce n'était qu'un insigne, jamais un protecteur de la nuit n'aurait tuer pour un simple bout d'étoffe. Les gens n'ont pas tous à être d'accord. Mais il était vrai que de là à brûler un symbole religieux, elle avait commise une erreur.

- Vous avez raison, vous vous perdez de plus en plus et en oubliez l'essence même de tout ce qui a été bâtie... un dieu unique n'est pas à l'origine de ce monde, c'est un union, un panthéon complet de dieux qui ont façonner le monde telle qui devait être... toutefois,les humains ont eux la possibilité d'évoluer par eux-même car ils ont été doter du plus merveilleux don qui soit; le libre arbitre.

Elle regarda son verre un peu se perdant dans le fond de celui-ci l'ayant terminer et se posant la question à savoir si elle devait allez en rechercher ou pas. Il était tôt, mais tard, en même temps, manger, boire, dormir, elle n'en avait pas réellement besoin, mais c'était agréable.

- Je vous ai parler d'altitude il me semble, vous êtes à la hauteur de la mer en ce moment, ce qui fait que je peux venir de nombreux endroits et ce n'est pas nécessaire de vous dire exactement où. Je ne compte pas y retourner pour un bon moment, j'ai l'intention, malgré ma bévue d'hier, de rester ici un bon moment. Je crois que ma présence ici, est requise. Il faut bien commencer quelques part.

Elle fit signe à un serveur de venir afin de se recommander une bière. Si Caedmon était attentif sur les mains de la jeune femme, il put voir qu'un instant sa main était vide et l'instant d'après celle-ci contenait des pièces pour payer sa bière. Elle procéda à l'échange avec le serveur et regarda ensuite à nouveau le garde.

- Vous savez, il est important de recadré certaines choses. Mais je ne sais pas encore par où commencer, sans créer de réel conflit dans lesquels vous vous retrouverez encore devant un choix difficile. Je ne sais pas comment vous avez choisis eux plutôt que moi, ni pourquoi, mais je vous en remercie. Écourter ma présence ici n'aurait que déçu mon père.

Elle eu un petit sourire pour Caedmon et analysa encore chacune de ces parcelles. Il était promis à un avenir glorieux, elle le sentait. Il ne fallait pas qu'elle change cela, qu'elle interfère dans cela. Elle devrait faire attention. À moins qu'il ne soit lié avec elle, que Lunam ne lui ai envoyé cet homme. Et si la chevalière était pour lui? Elle aurait à observer cet homme dans les prochains temps, après tout, il vivait de nuit, l'avait protéger sans savoir pourquoi, connaissait un peu la fête des étoiles. Au mieux, il était un élu au pire, elle l'aurait peut être aidé à se rapprocher de son destin.

Caedmon laissa Nokomis parler, et l’écouta alors qu’il se restaurait. Il hochait souvent la tête, et avait l’air plaisamment surpris de ce qu’il entendait. Ce n’était pas le genre de discourt qu’on entendait souvent dans cette ville, et même les marchands étrangers prétendaient souvent adopter le point de vue de la ville au sujet de la religion, pour ne pas se mettre à dos leurs clients. Il finit de manger, et lui répondit.

-Je suis d’accord, cette religion unique est un véritable gâchis. Je ne suis pas particulièrement croyant, mais je pense que les mythes, les légendes et les histoires sont souvent inspirés de faits réels, et qu’ils représentent, euh, « l’âme » d’une civilisation. Bien que ce ne sont pour nous que des fantaisies, la réalité de ces histoires ne fait aucun doute pour leur civilisation d’origine, et peuvent nous en apprendre plus sur leur façon de vivre, et nous aider à les comprendre. Je crois que nier ou censurer les dieux étrangers, c’est de refuser d’accepter de voir les autres peuples comme des êtres égaux, et cela nuit à la cohabitation pacifique, en plus d’être un manque de respect, ce que ne mérite aucun être vivant, à mon avis.

Caedmon était assez content d’avoir pu s’exprimer de la sorte. Sans aucun doute, les émotions et l’alcool l’avaient beaucoup aidé. Et peut-être autre chose. Il fit une petite moue lorsque Nokomis évita de lui dire d’où elle venait, mais son sourire revint vite.

-Ah, j’ai assumé votre provenance, car il me semblait étrange de parler d’altitude autrement, mais bon, je ne vous importunerai pas avec vos origines, si cela vous tracasse. Je pense que votre lieu d’origine doit être assez intéressant, s’il vous a permis d’avoir une telle vision de la religion et des hommes. Et je suis soulagé de savoir que vous resterez un certain temps dans les parages. J’apprécie notre conversation, vous vous douterez que l’on a rarement un auditoire attentif au sujet de religions étrangères, dans le coin.

Lorsque le serveur vint à la demande de Nokomis, Caedmon jugea plus sage de ne commander qu’une seule bière de plus, pour l’instant. Il la siroterait tranquillement, ayant envi d’avoir une conversation sensée. Bien qu’il fût captivé par Nokomis, il ne remarqua pas l’apparition des piécettes, ou alors il l’avait rationalisé sur l’éclairage, et sa tête qui ne s’était pas encore remise de ses blessures.

-Vous n’avez pas à me remercier, si ça avait été mon choix, personne ne serait mort hier soir, mais ma coéquipière a forcé les choses dans cette direction, ensuite… c’était une question de survie. Je crois qu’elle a eut de la pression pour faire respecter la religion, ce genre de zèle n’est pas normale, même pour elle.

Il fui une petite pause pour repenser à ce qui s’était produit. Plus il y pensait, plus il se disait qu’il connaissait assez bien Andrea pour savoir que cela n’était pas dans son comportement habituel. Il soupira, car les choses semblaient devenir très compliquées.

-C’est vrai que cette ville aurait vraiment besoin d’une nouvelle direction, mais ici, le nom de famille, le statut et l’argent sont les trois principes du pouvoir. Et je doute que le temple accepte d’avoir une discussion pacifique sur leur ouverture d’esprit. Je ne vois pas de façon raisonnable de régler le problème, sinon que d’avoir l’oreille de personnes haut placée dans hiérarchie. Peut-être que si je finissais par pouvoir devenir un Garde Royale, j’aurais assez de crédibilité pour me faire entendre.

Il but encore un peu de bière et se frotta la barbe. Quels autres moyens pourraient fonctionner, pour changer cette religion, ou l’enlever complètement? La guerre, sûrement, fonctionnerait, mais cela n’était pas dans sa nature de vouloir sacrifier une minorité pour le bien de tous. Et que penser de Nokomis? Il ignorait encore tout d'elle, mais elle semblait croire qu'elle allait changer les choses. Il l'a prit pour une personne optimiste et décidée, ce qui était pour lui comme un vent de fraîcheur et d'espoir.

*Nokomis secoua un peu la tête, elle devrait bouger, et rapidement, mais sans non plus brûler les étapes. Elle ressentait au fond d'elle une sorte d'urgence. La nuit était en danger, personne ne pouvait la protéger sur terre. Personne ne pouvais aider Lunam, son père était seul avec ces enfants dans le ciel pour veiller sur la nuit. C'était un peu comme dans les débuts des temps.

Elle se souvenait de cette époque, elle se souvenait de cette terre alors inhabités, de ce chaos qui était à la place d'où se trouvait l'humanité aujourd'hui. Elle avait été dans les premières enfants de son père, dans les premières présentes pour commencer à illuminer lorsque le soleil n'était pas là. Lunam n'arrivant pas à faire tout seul, avait eu l'aide de ces enfants.

Un petit sourire apparue sur les lèvres de la jeune femme qui repris une gorgée de bière pour noyer se sentiment de vide qui grandissait en elle. Elle avait beau chercher aucune énergie d'enfant des étoiles, de gardiens ne lui revenait. Ils devaient tous être très loin, ou alors très faible en ce moment.

- Je changerai les choses, j'enseignerai au gens leur erreur et leur ferai comprendre qu'un dieu unique, ne peux tout contrôler. Un dieu ayant de nombreux champs, cela existe, mais il ne peut tout faire, tout accomplir, car chaque instant demande une trop grande attention et même si pour un dieu le temps n'est pas identique à celle de l'humanité, il a besoin de beaucoup plus que cela et a besoin de ces suivants pour garder en place l'engrenage de la vie. Chaque pièce est essentiel... y compris celle de votre dieu unique, mais pas comme vous le comprenez... ou pas comme il vous l'a enseigner.

Elle regarda le fond de son verre avalant le restant sans même sourciller, cela ne semblait même pas la saouler non plus, sans doute avait elle une très grande tolérance à l'alcool. Elle déposa le verre sur la table et soupira.

- Je ne sais pas qui tu es, je ne connais que ton nom et ton métier, alors, si tu me parlais de toi? Je suis curieuse de savoir qui se trouve devant moi. Je suis curieuse de comprendre, pourquoi tu n'es pas endoctriner comme les autres sembles l'être. Comment ce fait-il que tu échappe à cela? Parle moi de ce symbole que tu portes autour de ton cou? Pourquoi le porte tu? Pourquoi l'exibe tu fièrement si tu ne te reconnais pas dans cette religion?

Elle arrêta de parler, ayant conscience qu'elle venait de lui demander bon nombre d'informations et qu'il était même possible qu'il ne veuille même pas y répondre et c'était dans son droit, mais pour le moment, il semblait celui qui pouvait lui apporter des réponses plus claire que Lunam son père. Peut -être pourrait elle avoir des informations de lui et en échange lui en donner, sans trop, sur elle.

-Je pourrais peut être répondre à certaines de tes questions en échange...il est possible que des forces nous aient réunis pour accomplir quelques chose...après tout...

Caedmon écouta Nokomis en sirotant tranquillement sa bière. Il sourit quand il vit qu’elle prenait bien l’alcool, mais ses propos le faisaient réfléchir. Il trouvait quand même que c’était une bonne chose. Il avait eu sa dose de se saouler uniquement pour le plaisir, pour l’instant.

-Je vois que tu es… passionnée des dieux, et que tu t’y connais. Cette passion t’aidera sûrement à convaincre ceux qui voient leur culture lentement disparaître au profit de la religion d’ici, mais… Comment dire? Même si ce n’est pas tous les gens ici qui croient à ce dieu unique, il y a de la pression sociale pour y adhérer, au moins publiquement. De plus, comment verront-ils la différence entre le dieu unique et vos croyances? Les croyances de nos ancêtres ont été perdues depuis longtemps, censurées par le temple. Peut-être certains seraient plus enclins à renier la religion officielle si ont leur offrait de pouvoir apprendre l’ancienne, du temps où la ville était encore à ses débuts.

Il continua de siroter sa bière et écouta les questions de Nokomis. Il trouvait qu’elle posait beaucoup de question, mais il se dit que ce serait une bonne opportunité pour en apprendre plus sur elle.

-D’accord, je vais mordre à l’hameçon. Je suis de la famille Allingwyrd, une ancienne famille noble qui a perdu des plumes lorsque la nouvelle religion est arrivée, il y a de ça quelques générations. Ma mère est douée pour les lettres, et c’est probablement grâce à son éducation, et aux livres, que je connais plus que la moyenne l’histoire de cette ville et de cette religion. J’ai toujours vécu ici, et je n’ai jamais eu les moyens de voyager, bien que j’aimerais cela. Heureusement, mon travail me permet d’avoir quelques contacts avec les marchands étrangers, et j’ai toujours aimé écouter leurs histoires. Je n’ai pas grand choses d’autre à dire, à part que je suis un bon duelliste, et un encore meilleur buveur!

Il rit à cette dernière affirmation, puis il secoua sa tête lorsqu’elle lui parla du collier. Il l’enleva en le passant par-dessus sa tête, et le tint devant lui, l’examinant distraitement comme il en avait l’habitude.

-Je ne porte pas ce collier par piétée, bien qu’il m’évite sûrement des me faire harceler par le temple. En fait, je le porte car c’est le seul souvenir qu’il me reste de mon grand-père. Je ne me rappelle plus son visage, mais je me souviens qu’il me racontait des histoires de héros guerriers, et de guerres religieuses. De son temps, il était soldat pour l’armée de la ville, mais son grand-père à lui défendait la ville contre cette religion, qui était nouvelle alors. Mon vieux n’étant pas un guerrier, c’est moi qui en aie hérité. Ah, si seulement je pouvais lui parler aujourd’hui, il pourrait sûrement nous en apprendre beaucoup.

Le symbole qui pendait au collier n’était pas une œuvre d’art : probablement un mélange de cuivre et autres métaux fondus, puis coulés dans un moule grossier. De plus, l’usure avait passablement usé le peu détail du symbole, c’est-à-dire la couronne de flamme au-dessus de la sphère. Ce n’était pas un signe religieux commun dans la ville, en tout cas, Caedmon n’en n’avait rarement vu de même. Pour ceux qui y étaient sensibles, il dégageait une sorte d’énergie divine si faible qu’elle était presque indétectable. Lorsque Nokomis tendit la main pour y toucher, il hésita, mais alla à l’encontre de sa réticence afin de lui montrer sa confiance. Lorsqu’elle le prit dans sa main, celui-ci se mit à vibrer légèrement, et la main de Nokomis se mit à lui chatouiller. Elle sentit comme un écho à cette vibration dans son arc, comme une cloche, puis plus rien : le collier cessa de vibrer. Caedmon le repris et le remit autour de son cou, ignorant tout de cela.

-À ton tour, Nokomis. Que peux-tu me dire sur toi? À moins qu’il n’y ait d’autres choses que tu ne veux pas ou ne peux pas révéler?

Nokomis regarda lentement le médaillon, son énergie qu'il dégageait était ressourssant, cet homme, ce Caedmon était définitivement quelqu'un d'important. Le temps parlerait d'avantage, mais il venait d'une vieille famille, détruite par ce dieux unique, il faudrait vraiment enquêter d'avantage sur lui. Elle lui redonna son collier un petit sourire sur les lèvres, des étoiles dans les yeux.

Elle écouta attentivement, tout ce qu'il dit sur lui, il ne lui en apprennait pas beaucoup, ne lui disait pas exactement ce qu'elle aurait aimé entendre, mais il en dit bien assez pour qu'elle puisse cerner qu'il était l'une des ces âmes qui désirait le changement de ce qui s'était produit en mal ici. Il avait fini, c'était maintenant à elle.

- Il est temps de te parler de moi.... hum je suis Nokomis, je n'ai pas de nom de famille, même si mon père est connu de bien gens, un nom de famille nous est inutile. Je proviens de beaucoup plus haut que cette ville. Je suis venu ici car mon père m'a demandé de remédier a l'histoire qui s'y passait. Pour mon père la vérité est importante et en ce moment, ce n'est pas ce qui est ici. Le mensonge est partout, il faut donc y remédier. Je pense que les gens se sont perdus et qu'il est temps que les histoires du passés vous soient à nouveau conter afin que vous compreniez que vous allez vers l'erreur...

Elle le regarda avec un petit sourire, ce qu'elle disait pouvait en ce moment parraitre décousus, car après tout, sa sonnait drôlement étrange, toutefois, il n'y avait aucune mensonge dans ce qu'elle disait.

- Tu me dis qu'il faut être haut placé pour être écouter, qu'il faut avoir une voix, une prestance en fait, un honneur, un nom. J'ai un nom, je suis Nokomis et je veux être entendu. Nokomis, fille de Lunam, étoile de la nuit. C'est mon nom complet, alors comment puis-je avec mon nom, allez parler et me faire écouter??

Caedmon rendit son sourire à Nokomis, et l’écouta attentivement. Elle parlait encore de façon étrange, mais il s’y accoutumerait. Il présuma que cela faisait partie de sa culture, et ne douta pas de ses paroles.

-Ton père doit être un homme très sage, si pour lui la vérité est si capitale. Rendre son histoire à notre peuple est un objectif bon et noble, même si cela pourrait prendre des années. J’aimerais bien le rencontrer, ainsi que ton peuple, car il doit être vraiment fascinant.

Il tenta de deviner, encore une fois, de quel peuple elle pouvait bien venir. Son habillement suggérait qu’elle venait d’un pays civilisé, ou était-ce des vêtements de voyage achetés? Son père devait avoir une certaine autorité, peut-être un membre du gouvernement ou du clergé. Peut-être venait-elle en fait d’une tribu avec des traditions orales? Son père pouvait-il être un chef ou un shaman, alors?

Lorsqu’elle lui révéla son nom complet, il faillit en rester bouche bée. Nokomis s’était exprimée avec tant d’assurance que Caedmon était persuadé d’avoir vu juste à son sujet. Il fit une discrète révérence, main sur la poitrine.

-Voilà tout un titre! Peux-tu me donner sa signification? Ce que je peux te dire, c’est que si ce titre à l’équivalence, pour ton peuple, de « princesse », « duchesse », ou autre, tu as certainement assez de pouvoir pour demander une audience envers le conseil, ou le roi ou je ne sais quoi. Cela va de même si tu es la fille d’un dirigeant ou une envoyée diplomatique, en fin, je crois…

Le regard de Nokomis fût attirer par deux enfants entrant dans l'auberge, ils étaient remplies d'énergie et de vie, de vrai rayons de lumière. Elle ne porta que peu attention au fait que le garde la dévisageait et tentait de comprendre d'où elle venait. Elle regarda les deux enfants courir vers leur père qui leur ébouriffa les cheveux avant de finir une bière pour ensuite les suivre. Visiblement l'homme n'était pas en état, il avait fêter pendant la nuit, mais ces enfants n'avaient aucune peur de lui et l'homme semblait un bon vivant. L'amour qu'il avait pour ces enfants transperçait au travers son état de boisson.

Nokomis agrandit son sourire et regarda l'homme assise devant elle, laissant la vision de la famille. Il ne savait pas qui elle était, et il ne savait encore moins qui était son père. Autrefois, le nom de Lunam invoquait immédiatement quelques choses, mais c'était l'histoire du passé. Elle ne devait pas passez par son nom, au risque de le voir détruit.

- Ne vous occupé pas de mon nom, je trouverai une autre voix, je passerai par un autre chemin, même si pour cela je dois sonder gens après gens et leur faire voir la vérité. Si je veux qu'on m'écoute je dois tout simplement commencer par la base et m'assurer que le voile qui couvre vos esprits se lève... mais cela ne se fera pas en une seule soirée.

Elle attrapa son arc posé à coté d'elle et le regarda. Il était tout simplement magnifique, une étrange lueur semblait s'en échapper. Il était noir, d'un noir presque parfait, sauf à deux endroits, où l'ont aurait presque cru voir des étoiles y briller. Elle aimait tant cet arc, ce prolongement d'elle-même. Il allait être celui qui lèverai le voile, instaurerait le doute, dans l'esprit des gens afin qu'ils voient la vérité le jour où il serait prêt.

Elle murmura quelques paroles à son arc et le tendit à son interlocuteur en face d'elle. Lorsque celui-ci le pris dans ces mains, il put ressentir une chaleur, une énergie qui le parcourrue. Nokomis ne dit rien, regardant ce qui venait de ce produire et elle reprit son arc.

- L'importance n'est pas de savoir de là ou moi je viens, mais de savoir là ou toi tu t'en vas? Je suis curieuse de savoir comment tu changera ce monde et de quel façon, mais il est certains que tu as déjà commencer, et ce n'est que le début de ta vie qui commence. Si un jour tu as besoin d'aide, je serai là pour t'aider. En attendant je ne peux que te parler de ce que je connais, la nuit. Car de là ou je viens, jamais il ne fait jour. Du soleil comme il y a en ce moment, je ne connais pas cela, de là l'explication de la blancheur de ma peau. De là ou je viens, c'est la frontière du monde, entre celui des hommes et celui du panthéon.

Elle regarda autour d'elle pour s'assurer que les gens n'entendaient pas trop, mais étant encore au début de la journée, il n'y avait peu de gens ou alors que les derniers ivrognes de la place. Elle se devait toutefois d'être prudente pour ne pas mettre cet homme en danger. Il était important.

-Mais en parler ici n'est selon moi, pas une bonne idée. Je crains que le monde ne soit pas encore prêt a tout entendre. Sache une chose, je serai ici aussi longtemps que je le pourrais et ce, jusqu'à ce que le voile se lève. Vous, vous devez de retrouver votre libre arbitre tout en sachant que le monde spirituel est bien plus vaste que ce que Ynis Vitrin tente de vous faire voir ou croire.

Nokomis rangea son arc pres d'elle et regarda autour, elle avait cesser de parler à temps, des gardes entraient pour ressortir par une autre porte, sans doute une patrouille, ou alors il était déjà sous surveillance, elle devrait vérifier et s'assurer que ce n'était qu'un hasard que des gardes entres et ressortes par l'autre porte.

Caedmon bâilla discrètement pendant que Nokomis regardait ailleurs. La fatigue de son corps commençait à le rattraper, même s’il trouvait la conversation très stimulante au niveau mental. Il écouta son interlocutrice, déçu de ne pas en entendre plus sur elle, mais il se dit qu’il finirait bien par le découvrir.

-D’accord, c’est peut-être mieux ainsi. Ma collègue aurait peut-être pu nous mettre en contact, puisqu’elle est d’une famille noble, mais je ne crois pas qu’elle nous fasse cette faveur de bonne joie. Je vais sonder le terrain : peut-être que je pourrais la convaincre d’élargir ses vues religieuses. Dans tous les cas, cela prendra surement du temps, la connaissant. Mais je suis sûr que la majorité des suivants de cette religion ne le font que pour les apparences, ce qui nous laisse un espoir.

Ce n’est que lorsque Nokomis lui tendit son arc que Caedmon remarqua sa noirceur et sa beauté. Il le prit avec hésitation, ayant presque peur de l’abimer. La sensation fut très différente de ce à quoi il s’attendait. La chaleur et l’énergie qui le parcourut le surprirent, et il fut incapable de lâcher l’arc par lui-même, bien que cela ne lui causa pas de douleur. Nokomis reprit l’arc, et s’expliqua.

Caedmon ne savait pas quoi répondre à Nokomis, il pouvait s’imaginer qu’elle venait de loin dans le Grand Nord. Les légendes voulaient que, là-bas, le jour ne se levait jamais, et que la glace ne fondait pas. Mais ni cela ni un mensonge, d’ailleurs, n’auraient pu expliquer l’effet de l’arc sur lui ni l’étrange sensation qu’il ressentait à propos de Nokomis. Ce qu’il désirait le plus ardemment savoir, cependant, c’était exactement ce qu’elle était.

Il resta sans mots, ravalant sa salive. Qui pouvait bien exister à la frontière entre le monde des dieux et celui des hommes? Plutôt que de se perdre dans les légendes fantastiques ou cauchemardesques qu’il connaissait à ce sujet, il décida de se fier à sa raison et son instinct. Il y avait définitivement quelque chose de spécial chez cette femme, mais rien qui ne semblait présenter un danger.

Par habitude, il prit son collier dans sa main, mais le lâcha aussitôt. Le métal était si brûlant qu’il devenait orangé. Il enleva son médaillon et le déposa sur la table de bois, le cachant du mieux qu’il put des regards indiscrets. Il leva les yeux sur Nokomis, mais elle n’avait pas l’air d’en savoir plus que lui. Le métal finit par fondre, révélant un symbole plus petit et complètement différent. Il s’agissait d’un arbre dont les racines et les branches entremêlées se rejoignaient en torsades sur les côtés, formant un cercle parfait. Le médaillon semblait être fait d’émeraude, ou du moins de verre coloré. Les détails étaient sans reproche, d’une qualité très supérieure à l’ancien symbole. Cela lui rappelait quelque chose, mais quoi?

Il remarqua les gardes en même temps que Nokomis, et trouva cela bizarre. Il connaissait peu ces deux hommes. Il avait confiance que l’aubergiste ne parlerait pas, mais il ne voulait pas lui apporter des ennuis non plus. Le médaillon étant redevenu froid, il le remit et balaya le restant de métal fondu sur la table.

-Euh… d’accord... On pourrait continuer cette conversation dans ma chambre, en haut. Les murs sont bien isolés ici, personne ne devrait nous déranger…

Il semblait un peu dépassé par les évènements.

Caedmon regarda Nokomis avec un air surpris, ne comprenant pas son excitation, mais il acquiesça lorsqu’elle suggéra qu’il aille se reposer.

-C’est vrai, une bonne nuit de sommeil va me remettre les idées en place.

Sur ce, il finit sa bière d’un trait et se redressa sur son siège. Il savait qu’il mettrait du temps à trouver le sommeil, ayant tant de choses à ressasser, mais il fallait bien commencer quelque part. Il sourit gaiement lorsque Nokomis l’appela « ami », mais redevint sérieux, voyant le tournant de la conversation.

-Officiellement, toute autre religion est considérée fausse et païenne, mais je ne crois pas que les gardes t’embêtent sur ce genre de choses, à moins qu’il y ait un attroupement, ou quelque chose d’autre qui pourrait déranger l’ordre publique. J’éviterais de faire ça en présence de fanatiques ou de gens du temple, cependant, car il me semble qu’ils ont la mèche courte ces temps-ci.

Il soupira à la réponse de Nokomis avec un air abattu. Il redoutait que son travail devienne plus compliqué, mais c’était inévitable pour obtenir du changement et redresser la ville dans la bonne voie. Lorsqu’elle sortit son propre collier, un goute de sueur perla sur son front. Dans quoi venait-il de s’embarquer? Il se leva, la regarda dans les yeux, puis hocha la tête avec un air déterminé.

-Il est trop tard pour reculer de toute façon, n’est-ce pas?dit-il avec un rire léger.

-Revoyons-nous ce soir, si vous le pouvez. Mon se quart termine un peu avant le coucher de soleil. Si tu cherches un endroit pour dormir, je te suggère fortement cette auberge. Bonne nuit…

Il la salua et lui souhaita une bonne nuit. Il se dirigea vers sa chambre. Il ferma les volets, et se coucha dans le noir. Il croyait qu’il aurait de la difficulté à s’endormir, mais sombra vite dans le sommeil.